AUTONOMISATION DE LA JEUNE FILLE / FEMME DÉFAVORISE ET RÉSILIENCE DES POPULATIONS A L’EXTRÊME-NORD CAMEROUN
juillet 14, 2020AFFADA – Cameroun Au-devant des droits des femmes et de la protection des jeunes filles dans les régions septentrionales du Cameroun.
juillet 14, 2020ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES DANS LE NDE / LE TRAVAIL DE PAIX D’APADER-CAMEROUN SE FAIT AUSSI AUTOUR DU FEU !
Dans son élan de mobilisation de la jeunesse pour la promotion de la paix, APADER ne cesse de multiplier les occasions et les moments pour que les jeunes se rencontrent aussi bien entre eux qu’avec leurs aînés pour échanger autour de la construction de la paix. Ainsi près de 25 jeunes filles et garçons âgés de 16 à 35 ans ont été à la rencontre de S.M NANA André Flaubert, chef supérieur de la communauté Batchingou, l’une des 13 chefferies du département du Ndé, à l’effet d’échanger sur « combattre l’aliénation multiforme en milieu jeune : quelles responsabilités pour les chefferies traditionnelles ? »
A l’arrivée, nous avons été accueillis par SM qui dans son allocution n’a pas tari d’éloges à l’endroit d’APADER. Au-delà de montrer sa joie d’accueillir ces jeunes leaders, il a aussi clairement fait savoir son point de vue sur le port du Masque. Il pense que cette nouvelle façon de vivre (port de cache nez) pourra être à l’origine de nouvelles maladies qui vont nous gangrener. Il assure avoir interdit cela dans sa communauté de même qu’il a fait savoir au médecin du coin de ne pas déclarer les cas de COVID 19 puis qu’il est sûr qu’il n’y en aura pas ! Il a alors face à cela, poussé plutôt les populations à observer avec rigueur les mesures de lavage de mains à travers les multiples dispositifs installés. Revenant au thème du jour, Sa majesté a déploré le fait que les jeunes entrainés par certains adultes sont animés par des sentiments négatifs tels que l’envie, le vol, le gain facile et le dénigrement au point de se débarrasser de leur propre culture pour le plus grand bonheur des autres, surtout des occidentaux. Il ajoute à cet effet que « certains chefs sont devenus de « vrais mendiants » qui ne font rien pour que la jeunesse prenne conscience ». Autour du feu, il a invité les jeunes à avoir plus de confiance en eux et développer beaucoup d’amour pour le travail.
Il a ainsi cité tout ce qu’il fait au quotidien : élevage, agriculture, tourisme, captage d’eau… pour plus de motivation des jeunes. Au-delà des conseils, il a invité les jeunes à l’apaisement et à la conciliation des savoirs qui leur ont été transmis par les parents et ceux qu’ils vont continuer de chercher eux-mêmes grâce à l’ouverture d’esprit qui est rendu possible par les différentes activités avec APADER. Si la paix commence au niveau individuel dans les cœurs a –il ajouté, c’est avec le travail que vous allez en diffuser autour de vous. Il va poursuivre de manière comique que ce n’est pas le démantèlement des églises et les critiques acerbes qui vont restaurer les valeurs culturelles bafouées par notre extraversion, mais bien évidemment le questionnement et la participation aux activités de réarmement moral et culturel comme celles-ci. Les questions ont fusé dans tous les sens pour continuer de faire parler cet homme que les jeunes ont, en fin de compte trouvé ouvert pour tout ce qu’il leur a appris pendant le laps de temps que la rencontre aura duré. Des randonnées en montagne sont prévues pour très bientôt, question de découvrir le potentiel touristique de la localité.
Jeux de rôle
Le staff d’APADER était accompagné du DG du CEPOM, Monsieur DJOBIA Jean René. Celui-ci dans un exposé bien élaboré a longuement édifié les jeunes sur les valeurs en décadence. Dans son exposé, il a relevé avec beaucoup de remords les attitudes importées que beaucoup de citoyens, les jeunes en occurrence, affichent fièrement au point de s’identifier en « blanc de peau noire » ou « noir de peau blanche » ; à travers les aspects de langue et de culture, de l’éducation, de la santé, de l’alimentation, de l’habillement, de l’organisation sociale, de la spiritualité, de l’art et de l’artisanat, de l’agriculture, il a également montré combien nous foulons au pied les valeurs d’amour, de dialogue, d’écoute, de droit d’aînesse, d’hospitalité… héritées de nos ancêtres, ceci sous le regard impuissant de certains adultes. En appelant la responsabilité des adultes et des chefferies traditionnelles, il a fait une pléthore de suggestions parmi lesquelles les jeunes en ont capté pour leur réappropriation culturelle et celle de leur entourage : la pratique de la langue maternelle, la consommation des mets locaux au profit même de l’économie locale et nationale, la fréquentation des chefferies et autres lieux pour se frotter aux différents aspects positifs de la culture.
Quelques réactions des jeunes
Flora GAGNA :
« Cette soirée autour du feu qui pour moi était en même temps une sortie découverte, m’a permis d’apprendre suffisamment sur les richesses touristiques et surtout la culture Bamiléké Medumba. J’éviterais désormais d’exiger absolument, même aux plus jeunes de prendre ce que je leur donne avec deux mains sauf si c’est pour les soumettre ! Il y a tellement de valeurs ici qui peuvent nous aider à bâtir une vie harmonieuse et nous développer »
WEGUEM Ida :
« C’est la première fois pour moi de participer à ce genre d’activité et mon sentiment est une satisfaction totale ! j’ai compris et appris qu’à force d’envier les autres, de vouloir vivre comme les autres, on finit par travailler pour eux ou être dépendants d’eux. Le Cameroun est un pays de valeurs et les dictons du genre « impossible n’est pas camerounais » ne doivent pas seulement se justifier dans l’incivisme, la fraude et les arnaques, merci !