Dar-es-Salaam : Un forum pour ouvrir la voie à la paix dans les Grands Lacs

Du 23 au 25 octobre, Dar-es-Salaam a accueilli un forum régional d’une grande importance, rassemblant des leaders sociaux, des représentants d’États et des organisations internationales. Cette rencontre a abouti à une déclaration ambitieuse visant à trouver des solutions aux multiples crises qui affectent la région des Grands Lacs africains. Organisé par le Réseau d’Innovation Organisationnelle (RIO), avec le soutien de Brot für die Welt et de FECCLAHA, ce Forum sur la Paix a mis en lumière les défis actuels et esquissé des pistes concrètes pour restaurer la stabilité.

Les discussions ont été dominées par l’inquiétude des participants face à la persistance des conflits, en particulier dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces violences, exacerbées par les groupes armés locaux et les interventions extérieures, plongent la région dans une crise profonde aux conséquences dramatiques, tant sur le plan social, économique qu’humanitaire.

La déclaration finale du Forum met en évidence les dangers que représentent ces conflits pour l’avenir de millions de personnes. Elle souligne que leurs effets dévastateurs risquent d’avoir des répercussions pendant plusieurs générations : « Les conséquences pour les populations et les États sont catastrophiques et menacent l’avenir de plusieurs générations », indique le texte.

Les participants ont identifié onze priorités stratégiques pour instaurer la paix, parmi lesquelles :

• Renforcer la sécurité et garantir la protection des droits humains.
• Favoriser des dialogues inclusifs et démocratiques pour une stabilisation durable.
• Encourager un développement économique durable afin de lutter contre la pauvreté et offrir des perspectives aux jeunes.
• Mettre en place une justice transitionnelle pour réparer les torts du passé et lutter contre l’impunité.

Parmi les recommandations majeures du Forum, une attention particulière a été portée sur la nécessité de lever l’état de siège instauré en Ituri et au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, depuis mai 2021. Les participants ont également exigé un cessez-le-feu immédiat et un strict respect de la souveraineté des États et des mécanismes de règlement pacifique des différends.

La déclaration a par ailleurs dénoncé fermement l’impunité qui perdure dans la région et a appelé les gouvernements à intensifier leurs efforts contre les groupes armés ainsi que contre l’exploitation illégale des ressources naturelles.

Le Forum a également souligné l’importance d’un soutien renforcé de la communauté internationale pour mettre fin aux ingérences des multinationales dans les conflits locaux. Les participants ont insisté sur le respect des intérêts des populations locales et ont appelé à la fin des pratiques économiques prédateurs : « Les acteurs extérieurs doivent cesser d’alimenter des économies de prédation et respecter les besoins des communautés locales », ont-ils déclaré.

Pour parvenir à une paix durable dans les Grands Lacs, il est impératif que les efforts soient collectifs et multiformes. Le Forum a souligné la nécessité d’intégrer davantage les communautés locales, les jeunes et les femmes dans les processus décisionnels, tout en renforçant les institutions locales pour restaurer la confiance entre les gouvernements et leurs citoyens.

En conclusion, la déclaration adoptée à Dar-es-Salaam rappelle que la paix dans les Grands Lacs n’est pas un objectif utopique, mais bien une perspective réalisable grâce à des actions communes et inclusives. Les engagements pris lors de ce Forum marquent un tournant vers une région plus stable, prospère et solidaire. La mise en œuvre de ces recommandations sera un test pour les dirigeants régionaux et leurs partenaires internationaux.