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Les réseaux BftW et Agiamondo CPS organisent une table ronde sur la gouvernance des ressources naturelles à Makeni, dans le nord de la Sierra Leone

Par Abdul Kaprr Dumbuya

Le 18 novembre 2025, Bread for the World (BftW) et les réseaux Agiamondo Civil Peace Service (CPS) ont organisé une table ronde sur la gouvernance des ressources naturelles pour les organisations partenaires dans le district de Bombali, au nord de la Sierra Leone. L’objectif était d’identifier les principales lacunes en matière de gouvernance affectant les institutions gouvernementales, les acteurs de la société civile et les communautés locales, et d’examiner comment les partenaires du SCP peuvent collaborer plus efficacement pour relever ces défis.

Les programmes CPS BftW et Agiamondo, soutenus par le BMZ en Allemagne, fournissent depuis des années des fonds, un soutien technique, une expertise en matière de consolidation de la paix et un accompagnement de partenariat à long terme pour aider les communautés à gérer les terres, les forêts, l’eau et les zones affectées par l’exploitation minière. Leur avantage comparatif réside dans la combinaison du soutien au développement avec un plaidoyer axé sur les droits de l’homme et une programmation sensible aux conflits qui renforce la gouvernance locale et la résilience des communautés.

Les ressources naturelles de la Sierra Leone recèlent un immense potentiel de transformation économique. Pourtant, les communautés rurales se retrouvent souvent prises en étau entre les autorités gouvernementales et les puissantes sociétés multinationales, et sont confrontées à la plupart des problèmes liés aux opérations d’extraction. Ces défis comprennent la perte de terres, la dégradation de l’environnement, des compensations inadéquates, un partage limité des bénéfices, l’exclusion de la prise de décision, des tensions sociales et l’exposition à des risques sanitaires liés à la pollution. Ces problèmes persistent en raison des faiblesses systémiques de la gouvernance et des déséquilibres de pouvoir importants entre les entreprises, les acteurs étatiques et les communautés locales.

Ces dernières années, le gouvernement de la Sierra Leone a pris des mesures notables pour améliorer les secteurs de l’environnement et des ressources naturelles. Il s’agit notamment de l’adoption de cadres juridiques progressifs, considérés comme les plus ambitieux d’Afrique, de l’établissement ou du renforcement d’agences compétentes et du lancement d’initiatives communautaires. Malgré ces avancées, des problèmes persistent : exploitation minière illégale et artisanale, déforestation rapide, accaparement des terres, faible capacité de mise en œuvre, gouvernance fragmentée entre les ministères et tensions entre les droits fonciers et les droits aux ressources statutaires et coutumiers.

La table ronde a été organisée conjointement par le Réseau sierra-léonais pour le droit à l’alimentation (SiLNoRF) et l’Université de Makeni (UniMak), et s’est déroulée sur le campus de Fatima de l’UniMak. Ces deux institutions sont des partenaires de longue date de BftW et d’Agiamondo, respectivement.

Dans son allocution de bienvenue, le vice-chancelier de l’UniMak, le révérend père Joseph A. Turay, a félicité l’équipe du BMZ en visite pour son soutien continu aux initiatives de paix et de développement en Sierra Leone. Il a décrit leur engagement comme une contribution vitale aux efforts de reconstruction et d’édification de la nation en cours dans le pays.

Le coordinateur national adjoint de SiLNoRF, Abass J. Kamara, a donné un aperçu de l’état actuel de la gouvernance des ressources naturelles dans le pays, en soulignant les violations présumées des droits de l’homme impliquant le personnel de sécurité autour des zones d’extraction de l’or à Bumbuna, dans le district de Tonkolili. Il a cité la récente relocalisation de trois (3) communautés pour faire place aux opérations minières. « Les nouvelles installations sont inadéquates pour la population, car elles manquent d’installations sanitaires, sont sujettes à des épidémies et ne disposent pas de suffisamment de terres agricoles », a-t-il réitéré. M. Abass a également révélé que les habitants auraient été victimes de violences, de détentions et parfois de pertes de vie lorsqu’ils ont protesté contre ces conditions.

Gerald Alex Sesay d’UniMak, qui a modéré la session, a également informé les participants de l’arrestation et de la détention de plus de vingt (20) membres de la communauté dans la zone de concession des mines de Marampa, dans le district de Port Loko. Les résidents concernés auraient protesté contre des compensations non payées, des retards dans la reconstruction des routes et des opportunités d’emploi limitées.

Les participants se sont engagés dans une discussion profonde et franche, réfléchissant aux questions de gouvernance plus larges et aux défis systémiques auxquels est confronté le secteur des ressources naturelles. Beaucoup ont attribué les problèmes persistants à une volonté politique limitée, tandis que d’autres ont souligné le rôle et l’influence des autorités locales, qui sont largement considérées comme de puissants gardiens de la terre dans les zones rurales.

À la fin de l’engagement, les partenaires ont convenu de continuer à organiser des discussions conjointes similaires afin de renforcer la collaboration et de développer une approche de plaidoyer plus coordonnée. Les participants ont également recommandé un soutien accru du BMZ pour renforcer les capacités des partenaires de la société civile dans les deux réseaux, afin de leur permettre de mener des actions de plaidoyer fondées sur des données probantes pour soutenir les réformes gouvernementales et les intérêts de la communauté.

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