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Alex Nomeny du CIPCRE : l’usage du théâtre et des courts métrages pour sensibiliser la population.

Pouvez-vous nous présenter votre organisation et les actions que vous menez au quotidien pour le maintien de la paix ?

Bonjour !

Je suis Alex Noumeny, Coordonnateur de programme au CIPCRE. Le CIPCRE (Cercle International pour la Promotion de la Création) est une ONG d’écologie et de développement durable qui travaille sur trois axes principaux: le premier axe concerne les droits humains lien avec les droits des enfants, des femmes et le renforcement du leadership. Le deuxième est centré sur l’agriculture durable et de la promotion de l’entrepreneuriat. Le troisième axe c’est le programme paix et cohésion sociale dont je suis le coordonnateur.

En ce qui concerne les activités menées dans le cadre de ce programme, nous avons deux principaux projets déployés : un premier projet qui concerne le théâtre et le cinéma numérique pour la paix à travers lequel, on ne cesse de faire la promotion du théâtre pour la paix. Dans ce sens, il est question de former des clubs théâtre dans les établissements scolaires et même amener nos bénéficiaires à faire davantage usage de l’outil théâtre pour s’exprimer, pour éradiquer certains fléaux et donner leur point de vue sur tout ce qui peut générer des problèmes au sein de la communauté. Nous avons donc un groupe de jeunes dans la ville de Bafoussam, capacités sur les techniques de théâtre et calés sur les différents modules liés à la paix, que ce soit la médiation, l’écoute active la communication etc. Nous travaillons avec cette équipe au quotidien et pratiquement tous les mercredis pour développer des thématiques en lien avec les problèmes qu’ils rencontrent dans leurs communautés surtout ceux liés à la jeunesse. Une fois ces thématiques développées, on essaie aussi parfois de développer sous forme de courts métrages, des séries ou encore des pièces qui sont développées en termes de théâtres. On essaie aussi de faire des campagnes dans nos zones de projets avec ces pièces de théâtres. On fait un échange interactif avec la population et on présente ces différents théâtres développés. A travers ces théâtres, on partage avec la communauté ce qu’ils ressentent, ce qu’ils vivent, ce qu’ils ont retenus des représentations théâtrales qui ont été faites et comment est-ce qu’ils envisagent aussi utiliser les acquis transmis par ce théâtre.

Concrètement, comment faites-vous pour sensibiliser la population  travers les courts métrages ?

 

Les courts métrages c’est également ce que nous développons et retransmettons dans les écoles qu’on appelle les ciné-débats au sein des établissements scolaires avec les élèves et parfois aussi les enseignants pour pouvoir échanger sur certaines thématiques liées à la violence en milieu scolaire. Après la diffusion il y a ce panel d’échange qui est créé. Les discussions nous permettent de voir quel est l’impact des représentations théâtrales. En plus, on essaie de suivre les jeunes au quotidien pour voir s’il y’a des changements. En même temps nous pensons que c’est aussi des outils qui permettent aux jeunes de se développer mentalement parce que la plupart du temps nous avons des jeunes qui arrivent très timides mais au bout d’un ou deux ans , nous avons des jeunes qui s’expriment, qui sont libres et qui développent même l’amour pour cet art-là . Donc on a des jeunes qui sont allés faire des écoles de formation et qui commencent par le théâtre parce qu’ils ont développé cette passion.

Également en communauté on a des comités inter religieux avec pour rôle de sensibiliser les jeunes. En effet, l’on s’est rendu compte que la sensibilisation normale est un peu dépassée parce que quand vous arrivez dans une communauté, prendre le micro et discuter avec les gens c’est pas évident, c’est pas captivant mais dès que vous parlez de théâtre les gens accourent parce qu’ils pensent que le théâtre c’est juste pour rire, c’est pour amuser la galerie. Or, quand ils arrivent ils vivent toute une autre chose et voient comment sont représentés des problèmes qu’ils vivent au quotidien dans le théâtre ou court métrage. Avec les parents aussi on organise généralement des débats. Il s’agit de s’asseoir parfois autour du feu où on a invité des leaders parents et aussi des leaders jeunes et tous ensembles, discutent sur les thématiques qui peuvent les mettre en discorde. C’est dans ce genre d’activités qu’on a souvent beaucoup d’informations qui nous permettent de voir pourquoi est-ce qu’il y’a tant de violence aussi bien en famille qu’en milieu scolaire. On a eu des exemples comme peut être une jeune fille qui expliquait que depuis qu’elle fréquente son parent ne prend jamais la peine de venir regarder si elle écrit ou si elle prend des cours, tout ce qu’il trouve à faire c’est payer la scolarité et à la fin de l’année demander si elle a réussi mais au cours de l’année aucun suivi. On se rend compte que les parents ont abandonné leur rôle d’éducateur justement parce que tout le monde est plongé dans la recherche de l’argent et les enfants ont l’impression que les parents les négligent et c’est pendant ces fora là que ces différentes informations ressortent. On a aussi les réponses de quelques parents qui nous ont fait savoir que parfois, le parent n’a pas fréquenté et il ne peut pas venir dire à son enfant qu’il n’a pas fréquenté et ne peut pas lire ce que l’enfant a écrit. Donc de fois le parent doit jeter un coup d’œil ce qui montre à l’enfant que le parent se soucie de lui.  Il y’a des bonnes pratiques qui sont partagées pendant ces activités. Je crois que tous ces éléments conduisent un peu à réduire la violence observée en milieu scolaire.

En cette année 2023 on a beaucoup travaillé sur des moyens de lutte contre le trafic et la consommation des stupéfiants parce ce que c’est aussi l’un des facteurs de la violence en milieu jeune. On utilise toujours nos méthodes à savoir le théâtre pour montrer l’impact de ces stupéfiants sur la jeûneuse et même sur son entourage parce que quand un jeune commence à consommer il devient très violent, il y’a des agressions et des violences sexuelles et même violence physique et verbale, affectation sur le plan sanitaire. Également pour les personnes déplacées internes on utilise les mêmes outils pour montrer comment il serait important de garder la cohésion entre la population haute et la population déplacée.

Voilà un peu, de manière globale ce que nous essayons de faire dans le cadre du SCP.

Propos recueillis par Christelle Otto

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