Sensibilisation réussie sur la lutte contre les discours de haine et la non-violence : 1000 personnes touchées par une campagne de sensibilisation
novembre 10, 2023
Comment écrire un bon article ?
novembre 28, 2023
Sensibilisation réussie sur la lutte contre les discours de haine et la non-violence : 1000 personnes touchées par une campagne de sensibilisation
novembre 10, 2023
Comment écrire un bon article ?
novembre 28, 2023
Montrer tout

«Education à la Paix, parlons-en ! », la DNE-EEC au cœur de la recherche action

Il est question d’édifier la jeunesse sur les meilleures pratiques d’une éducation à la paix par des moyens et des actions concrets.

Qu’est ce qui ressort de la recherche-Action ?

Partant d’une méthodologie assez classique via les méthodes de collecte de données telles que la recherche documentaire  et la recherche empirique (questionnaire, l’entretien semi-directif et le focus groups discussion), l’étude menée a eu pour cible une population locale constituée des principaux groupes socioculturels avec un accent particulier sur les groupes vulnérables tels que : les déplacés internes, les groupes ethniques minoritaires et autochtones, ainsi qu’une sensibilité pour le genre et les classes d’âge (jeunes/ cadets sociaux, aîné(e)s, vieux). Par ailleurs, un intérêt particulier a été accordé aux différents acteurs socio-politiques et religieux influents, aux représentants des institutions étatiques et privées, ainsi qu’aux autorités traditionnelles.

Elle met en avant d’une part les causes profondes de la violence juvénile et les lieux où cette dernière est exprimée. D’autre part, elle aborde les acteurs, les actions de mitigation de la violence tout en émettant des recommandations, avec pour finalité le développement d’une stratégie de plaidoyer en faveur d’une systématisation de l’Education à la Paix en milieu jeune.

1 – Les causes profondes et les lieux d’expression de la violence juvénile

En termes de statistiques, plus de trois-cent (300) personnes ont été touchées par l’enquête. Il ressort de cette dernière que les violences sont particulièrement une conséquence de la précarité financière (38,6%) que vivent les jeunes ou leurs familles et des stigmatisations selon le milieu social (30,7%) ou l’environnement de vie de certains individus. Aussi, le milieu éducatif est devenu trop compétitif ou concurrentiel (13, 06%) avec une pression grandissante pour les jeunes. En conséquence, le problème se trouve à trois niveaux :

  • L’environnement social qui présente les inégalités profondes, un climat d’injustice socio-économique envers les pauvres et un manque d’orientation des politiques en faveur de la satisfaction des besoins fondamentaux du développement durable ;
  • Une insuffisance de compétences des jeunes, ou un manque d’opportunités pour intégrer le milieu socio-professionnel et subvenir aux charges personnelles et familiales ;
  • Un changement drastique de mode de vie ou codes et modèles sociaux, conséquences de la mondialisation et l’influence des cultures ou des nouveaux codes que présentent les différentes plateformes numériques.

En ce qui concerne les lieux d’expression de la violence, plusieurs espaces où la violence est davantage exprimée par les jeunes ont été identifiés notamment : la rue (43,8% des lieux cités) ; les lieux éducatifs (32,4% des propositions) ; le cadre familial (18,9%) ; dans les marchés et les lieux publics, sur les réseaux sociaux.

  1. Les acteurs et les actions de mitigation de la violence juvénile

Ici, l’étude évoque la famille comme premier cercle d’éducation et de socialisation de l’individu à travers des actions telles que : les réunions familiales, les causeries quotidiennes, les activités spirituelles, l’occupation des jeunes avec les travaux champêtres et domestiques, le dialogue et conseils parentaux et le suivi des enfants.

Elle met également en avant la Communauté comme acteur de réduction de la violence notamment à travers les actions telles que : la palabre, les causeries, les jeux socio-culturels sont menés.

Enfin elle aborde l’Etat à travers des approches pédagogiques telles que : le renforcement des capacités, les sensibilisations, le sport, les causeries éducatives.

Cependant, beaucoup reste encore faire pour diminuer la violence en milieu jeune. Il ressort de l’analyse des données que les actions adoptées pour répondre à la violence juvénile ne correspondent pas toujours au besoin des jeunes.  En effet, les jeunes ont beaucoup d’attentes et d’aspirations afin d’être moins violents. Ils souhaitent par exemple, avoir un emploi afin d’avoir des sources de revenus stables et autonomes (30, 8% des attentes) ; rétablir le dialogue avec les ainé(e)s et être écoutés par les adultes (26,56% des attentes) ; voir  la qualité de l’éducation et des formations reformée ; avoir plus d’espaces de retrouvailles, en vue de partager leurs expériences et se divertir (8,85% des réponses vont dans ce sens).

Au regard de ce qui précède, pour obtenir des changements significatifs afin de résoudre la violence en milieu jeune, la Recherche-Action propose quelques portes de sortie parmi lesquelles : l’implication des familles et de la communauté éducative dans le processus d’éducation à la paix pour les jeunes, à travers l’inculcation des notions entrepreneuriales, du développement de leur créativité, du savoir, du savoir-faire et du savoir-vivre ; la collaboration effective entre les organisations de la société civile les familles et les enseignants pour un meilleur impact positif ; la mise en place des cadres d’échange intergénérationnel pour que les jeunes puissent exprimer leurs opinions d’une manière positive et constructive, et partager leurs expériences pour un impact positif au plan personnel, générationnel et communautaire ; la multiplication des aires de jeu, de divertissement, des films pouvant permettre aux jeunes de s’épanouir c’est-à-dire, orienter les activités des jeunes pour assurer un meilleur rapport humain que l’approche numérique ;  le contrôle du contenu numérique mis à la disposition des jeunes ; la conscientisation des influenceurs, artistes et modèles sociétaux en vue d’une production des contenus audio-visuels plus positifs ; une meilleure analyse de contexte par les parties prenantes pour le développement et la mise en place des stratégies d’intervention pour le changement positif ; une meilleure gouvernance et justice sociale pour garantir le fonctionnement social et orienter les jeunes avec une compassion morale soutenue par les institutions de l’État qui punissent les excès, dérives et débordements des hommes politiques ; et enfin,  un programme national ambitieux pour l’institutionnalisation de l’Éducation à la Paix dans le système éducatif de la maternelle au niveau universitaire.

 Claire Ngo MBOM

1 Comment

  1. BETGA DJENKWE Noël Lavallière dit :

    Bonjour
    Je suis enseignante au Département d,Histoire à l’université de Ngaoundéré. Je travaille sur les questions de paix et de conflit. Parallèlement, je suis Responsable régionale du culte d’enfants de l’Eglise Évangélique du Cameroun. J’ai récemment commencé une étude sur l’extrémisme jeune dans l’Adamaoua. Les résultats que j’ai pu obtenir sont assez alarmants. Pour ce faire, j’ai organisé un camp d’adolescent au mois de juin dernier sur le thème « Être bàti en Christ pour barrer la voix à toutes formes d’extrémisme ». Le nombre adolescents mobilisés (une trentaine) lors de ce camps de 10 jours, est un début. Mais il faut aussi y lire des difficultés financières qu’on les institutions évangéliques pour former les jeunes dans ce sens. La volonté y est, mais les moyens manquent.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

C:\Users\DELL\Documents\Peace work qfricq\raw(0).jpg