Marcel Mani Epee du REDHAC : les Dialogues intercommunautaires pour le maintien de la paix
juin 18, 2023Alex Nomeny du CIPCRE : l’usage du théâtre et des courts métrages pour sensibiliser la population.
juin 18, 2023Florence Yousseu APADER : donner de l’espoir aux jeunes pour la promotion et construction de la paix
Pouvez-vous nous présenter votre organisation et les actions que vous menez au quotidien pour le maintien de la paix ?
Bonjour !
Je suis Florence Yousseu, Coordonnatrice de l’Association pour la Promotion des Actions de Développement endogène rural APADER, une organisation de la société civile basée à Bangangté et qui travaille dans le programme Service Civil pour la Paix depuis la fin d’année 2015. Dans ce travail de promotion et de construction de la paix, nous engageons les jeunes filles et garçons au sein des établissements et même dans les communautés les femmes au sein des communautés de foi, les adultes hommes et femmes comme citoyens engagés, nous travaillons aussi avec les déplacés internes, élèves et surtout femmes afin qu’elles puissent être autonomes pour mieux s’occuper de leurs enfants dans leur nouvel environnement. Ce travail de construction de paix que nous faisons depuis plusieurs années a contribué à instaurer au sein des familles qui avaient perdu espoir, qui étaient divisées, de l’espoir. Il a permis l’instauration d’un dialogue franc et ouvert et l’apaisement des cœurs ceci au niveau des familles. Au niveau de la société en général surtout avec le programme gouvernance local, nous avons instauré et renforcé les capacités, le pouvoir d’agir des citoyens engagés afin qu’ils puissent désormais être attentifs aux affaires locales, au suivi des investissements publics de leurs localités. Cela a aussi contribué à faciliter, à alléger les souffrances des populations et stabiliser leur santé. En effet, depuis plusieurs années dans notre département, il y’avait un problème d’eau et avec ce travail, l’interpellation et les propositions, après une collecte des données, nous avons amené les décideurs, les élus locaux à résoudre ce problème à travers des publications que l’on faisait du regard citoyen. Cela a permis qu’ils s’engagent à restaurer, à réaménager les systèmes d’eau potable qui étaient déjà défectueux, ainsi donc les maladies et les tensions rencontrées dans la localité ont pu se stabiliser et aujourd’hui les gens s’organisent sans ces communautés pour pouvoir entretenir davantage ces points d’eau aménagés. D’autre part avec les jeunes nous avons constaté chez ceux-ci une certaine lassitude, les jeunes n’avaient plus de repères ils ne savaient plus quoi faire et ne rêvaient plus. Avec le travail que nous faisons, il y’a des jeunes leaders que nous avons formé depuis plusieurs années qui se prennent régulièrement en charge, qui questionnent, qui interrogent et prennent des initiatives pour pouvoir stabiliser et créer l’harmonie autour d’eux et même au sein de leurs familles. Avec ce travail dans le volet jeune leader, les jeunes filles pendant les vacances développent des activités génératrices de revenus et ceci dans le but de leur apprendre à se prendre en charge pour ne plus dépendre des autres et pour qu’elles ne puissent pas être facilement enroulées par des hommes ou des garçons à cause d’un bonbon ou d’un biscuit. Notre travail a permis que ces enfants et leurs familles se réconcilient dans le dialogue. Avant, il n’y avait pas de dialogue, ils ne communiquaient pas. Mais aujourd’hui ils déclarent que ce soit les enfants ou les parents, parce que nous avons des moments d’évaluation, qu’ils sont à l’aise et je crois que l’impact est déjà visible et nous allons continuer à faire ce travail pour pouvoir évoluer. Voilà un peu ce que nous avons fait depuis 2015.
Propos recueillis par Christelle Otto