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Le mariage coutumier en pays Medumba : un facteur de consolidation de la paix sociale

 

En pays Medumba dans le département du Ndé à l’Ouest Cameroun, le mariage traditionnel (union entre deux familles, à travers un jeune homme et une jeune femme), s’assimile au rejet de la honte à travers les pratiques comme le « vient, on reste » ou le « goûter-goûter ». Ce mariage traditionnel est une étape décisive avant le passage chez le maire et à l’église, pour les chrétiens.

S’enraciner sur tous les plans et mieux comprendre l’engagement.

Dans les efforts que l’Association pour la Promotion des Actions de Développement Endogènes Rurales (APADER) consent pour l’épanouissement de la jeunesse en particulier et des citoyens en général, il y a un point d’or accordé à la promotion de nos différentes cultures. En vue d’amener les jeunes surtout à en tirer les valeurs essentielles qui les conduiraient à la participation citoyenne et à la défense non violente de leurs intérêts. Plusieurs activités ont été organisées dans ce sens : sortie découverte, soirées autour du feu, causeries… pour permettre aux jeunes encadré-e-s de mieux comprendre le fonctionnement des chefferies de cette partie du pays, le culte de l’effort, le partage et l’importance de la participation citoyenne. Allant dans le même sens, APADER a réuni une cinquantaine de jeunes à qui les valeurs traditionnelles concernant le mariage coutumier ont été transmises : par exemple, l’amour du prochain, le sens de responsabilité, l’engagement, le respect de la parole donnée, le sens du partage, la dignité, bref, l’humanisme.

Le mariage traditionnel et ses contraintes

On constate de nos jours que plusieurs jeunes n’affectionnent pas le mariage traditionnel, en raison de ses contraintes. En effet, ils témoignent simplement que cette pratique qui est devenue purement et simplement une sorte de marchandisation, devient trop lourde à gérer dans certaines régions du Cameroun. La conjoncture économique aurait-elle poussé les parents à se limiter essentiellement à de l’argent même si en fin de compte, il ressort que c’est le bonheur de la famille unie qu’on recherche ? Cependant, chez les Medumba dans l’ensemble, on relève que le mariage traditionnel ne coûte pas cher. Toutes les exigences financières sont à la portée des prétendants. Seuls les jeunes sans emploi peuvent éprouver des difficultés au premier contact ; d’ailleurs, il se dit que la volonté est la seule arme pour briser cette prétendue barrière. La tradition a prévu des modalités de négociation susceptibles de permettre l’échelonnement de la dette. De ce fait, tout le monde, travailleur ou pas, peut se marier traditionnellement, il suffit de savoir négocier. Par contre, certains jeunes redoutent le mariage traditionnel à cause de son volet rituel consistant à boire le vin (nûntu’) et manger la kola. Les jeunes ne veulent pas en entendre parler compte tenu des conséquences éventuelles racontées par les anciens.

Ce qu’il faut retenir en bref :

Le mariage traditionnel ici a plusieurs étapes :

  • Le choix de la conjointe ou du conjoint ;
  • Les visites des beaux- parents (il y en a deux et on ressort de la deuxième avec la liste des présents à remettre pour espérer entrer en possession de la fille) ;
  • La visite des fiancés chez les membres importants des deux familles ;
  • La dot qui aboutit à la délivrance de l’acte de mariage coutumier ;
  • L’accompagnement de la mariée dans sa belle-famille et
  • La visite de remise des cadeaux à la mariée chez elle par ses parents.

Bon à savoir :

  • Le mariage, quelles que soient ses étapes ici, n’est pas une affaire de « sous ». Il permet aux familles de se rencontrer, de se connaître et de se respecter mutuellement en s’assistant pour les différents évènements qui surgiraient çà et là ;
  • La dot n’est jamais remboursée chez les Medumba surtout lorsqu’elle est scellée avec du vin de raphia et la cola (le nûntu’) ;

Certes le mariage coutumier a des contraintes mais c’est le chemin absolu par lequel il faut passer pour espérer, sans risque de représailles, prendre la dot sur vos enfants de sexe féminin. Son évolution à travers les âges permet aux différentes familles d’en adapter en fonction des contextes. On pourrait alors se demander comment elle/il se fera demain compte tenu de la multiplicité des unions libres et de la contestation du pouvoir des parents et des ancêtres par la jeune génération.

©APADER/OPD 2023

Bangangté le 13-09-2023

DJOBIA Jean René et Mathias MBIANDJEU TCHAPDA

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