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Dadai Catherine Epse Kolyang Directrice du SAARE TABI-THA, Centre de Promotion Sociale des Filles de Maroua

Pouvez-vous nous présenter votre organisation et les actions que vous menez au quotidien pour le maintien de la paix ?

 

Le Centre de Promotion sociale des Filles de Maroua est une structure de l’Union des Eglises Baptistes du Cameroun. Créé en 2000 sous tutelle du ministère des Affaires sociales, nous avons la mission de former des jeunes filles et des jeunes femmes en situation de précarité qui ne sont plus dans le système d’éducation classique d’éducation. Plusieurs d’entre elles sont formées en couture, teinture artisanale avec d’autres matières générales accompagnant ces principaux modules : la communication et la gestion. Elles sortent du centre après deux années et s’installent à leur propre compte. Soit elles repartent dans le système classique au CETIC, ou au lycée technique ensuite pour le Baccalauréat technique, soit elles sont sollicitées dans leur zone de provenance. Elles sont à 85% de la zone rurale. Elles ne sont pas toujours de Maroua. Elles sont donc sollicitées dans leur zone de provenance comme des formatrices. Ceci est un exemple ce que nous avons présenté c’est ce qu’elles deviennent après la formation. Il y’a un suivi d’une année par promotion après formation pour voir ce qu’elles sont devenues, est ce que les modules que nous enseignons au centre répondent réellement aux besoins de terrain.

Au niveau du programme nous avons trois programmes au centre : la formation des jeunes filles et femmes au centre : nous avons le suivi après formation et l’accompagnement des groupes de femmes et des personnes déplacées ceci entre donc dans le programme du SCP. Au niveau des groupes de femmes il est question de savoir quelles sont leurs difficultés, leurs souffrances. Elles sont en majorité dans la précarité et ceci concerne par exemple l’accès à l’eau dans leurs communautés, leur autonomisation en termes d’appui aux activités génératrices de revenus. Au niveau des mamans déplacées, quand elles arrivent généralement la précarité est très remarquable et il faudrait maintenant qu’elles puissent s’occuper de leur famille, quand je dis familles, elles ont perdu les maris, dans des hostilités, elles prennent ont pris la fuite avec les enfants et il faudrait qu’elles vivent, la vie ne s’arrête pas.  C’est à ce moment-là que, nous venons à leur côté, nous sommes avec elles, elles sont organisées en groupe, un point focal est sur place pour nous alléger la tache dans ce travail parce que la théorie c’est bien mais le terrain a d’autres réalités.

Dans les communautés nous mettons à disposition des forages parce que les mamans passent toute la nuit à chercher de l’eau. Lorsqu’elles partent à la recherche de l’eau toute la nuit, vous savez que l’être humain a des besoins physiques et si monsieur ne voit pas sa femme pendant la saison sèche, s’il faille que les femmes soient hors de la maison toute les nuits, cela cause une tension. C’est psychologique, lorsqu’il y’a ce besoin psychologique qui n’est pas honoré ou assouvi, y’a donc un conflit qui va naître au sein de la famille au sein du foyer, à l’extérieur cela ne sera pas dit de cette façon on dira non bon ma femme elle n’a pas vite préparé, elle n’a pas fait ceci ou cela mais le point même de discorde est ailleurs.  Dans la gestion des conflits, il ne faudrait pas tout de suite se focaliser sur la situation qui a occasionné l’étincelle, les causes sont profondes c’est la montagne dans l’eau, il faut aller plus bas creuser. C’est vraiment cela nous contribuons donc à notre niveau à diminuer les conflits et à réinstaurer la paix. Vous voyez comment les maris, les hommes sont content, lorsque nous avons dit que nous travaillons avec les femmes, il y’a aussi les hommes dans ce groupe la parce qu’ils sont des ambassadeurs, ce sont donc ces hommes qui vont vers leur père pour les encourager à soutenir les projets des femmes , à soutenir les actions des femmes sinon c’est encore ces mêmes hommes qui vont casser tout ce que nous avons construit parce que monsieur ne voudrait pas que madame aille retrouver ces pères a une réunion voilà un peu ce que nous faisons au centre installé à Maroua.

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