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juin 22, 2021Volcan Nyiragongo: L’évacuation de la population de Goma, un témoignage touchant
Je m’appelle Lucille, habitante du quartier Mabanga-Sud , en ville de Goma en République Démocratique du Congo. J’ai écouté le message du gouverneur à 1h07, reçu d’un groupe watsapp ou il appelle la populqtion à evacuer pour se proteger d’une eventuelle nouvelle eruption volcanique. J’ai eu peur comme mon quartier était aussi ciblé des quartiers qui seraient touchés des laves. Je me suis assise au salon, j’ai essayé de garder mon calme.
10 minutes après , mon chef m’a appelé pour que je reste prête parce qu’on devait évacuer toute l’équipe très tôt matin.c’est là que j’ai commencé à paniquer. J’ai appelé ma mère pour savoir comment elle allait et elle m’a dit qu’elle était entrain de rassembler ses affaires pour aller à Butembo pourtant, elle avait avec elle à la maison, une trentaine des personnes ( des familles qui ont perdu leur maison dans l’éruption volcanique du 22 mai à Buhene). Une heure après, j’ai entendu un crieur public sur la route entrain de demander aux gens d’évacuer parce que nous étions en danger. Je ne pouvais pas rester sans rien faire mais il était encore 3h, et avec l’insécurité de Goma, je ne pouvais pas sortir toute seule. Ce n’est qu’à 4h30 du matin que je suis sortie pour rejoindre ma famille à 3 kilomètres de là que j’habite.
J’esperais trouver un motard, mais rien du tout. Alors, j’ai marché jusque chez mes parents comme la population commençais déjà à évacuer.
Arrivée à la maison, il y avait plus de 30 personnes et mes parents ne savaient pas quoi faire. Je leur ai donner tout l’argent que j’avais sur moi et je suis repartie pour récupérer quelques histoires de mon bureau et apprêter ma petite valise. Tout ça dans la panique. En rentrant, j’ai vu que la monusco sortait déjà de la ville et c’est là que je me suis dis que c’était très grave. Nous avons commencé la route pour sake vers 8h avec mes collègues de service et en même temps, j’étais en contact avec mes parents qui cherchaient désespérément un véhicule pour évacuer la famille vers #Butembo mais sans rien trouver.
Une peine pour moi parce que plus je pensais à eux, je voulais rentrer à Goma rester avec eux et en même temps, je portais l’argent de survie pour mes collègues et leur famille. Ma famille a commencé à me dire que je devais être avec eux et je ne savais pas comment me comporter.
Ce n’est qu’à 14h que ma famille a trouvé un véhicule qui les a déposé à kanyarutsinya où elle devait traversé les laves avec les enfants pour rejoindre kibati, prendre un autre véhicule et aller vers Rutshuru, puis Butembo.
En même temps, nous étions dans l’embouteillage vers Mugunga et nous nous sommes décidés de garer le véhicule en attendant que la route ne soit dégagée. Comme nous avions faim, nous avons demandé casseroles, brasero et autres ixtensils de la cuisine pour préparer la nourriture.
Ce n’est que vers 16h que nous avons quitté Mugunga, encore arrivé à Mubambiro, il y avait une embouteillage incroyable et nous sommes partis nous reposer dans un restaurant de la place, en attendant que la route ne soit dégagée vu qu’il y avait une marmaille des gens sur la route. Entre temps, je stressais parce que je n’arrivais plus à joindre ma famille et je ne savais pas où j’allais passer la nuit.
Vers 17h, je suis parvenue à joindre ma mère qui m’a dis qu’elle était encore à kilimanyoka et qu’ils atttendaient un véhicule pour les amener à Kiwandja.
Passer toute une journée sous le soleil ardent, sans eau ni nourriture, elle était déjà trop faible. Avec elle, l’une de mes belles sœurs enceinte et à terme, je n’étais plus stable. Elle m’a contacté à 18h qu’elle a trouvé un véhicule mais avec juste 4 places . Oufff, pas facile. Elle a réussi à prendre avec elle 3 enfants, laissant derrière elle toute la famille marchant à pied pour arriver à un endroit habitable pour y passer nuit.
J’ai quand même trouvé quelque chose à manger. Et j’ai passé pour la première fois nuit dans un véhicule avec le froid de Mubambiro et les moustiques , je n’ai pas pu dormi jusqu’au petit matin.
A 6h, mon père m’appelle pour me dire que personne n’a les nouvelles de maman avec les enfants. J’ai paniqué et à chaque seconde j’ appelais un téléphone qui sonnait, en vain. Et ce n’est qu’à 7 h qu’elle m’a rappelé pour me dire qu’elle venait d’arriver à #Kiwandja après une nuit pénible avec 3 enfants de moins de 10 ans.
Ça n’a pas été facile 😌
Le Collectif des radios et télévision communautaires su Nord-Kivu, membre du programme Service Civil pourl la paix en Republique Démocratique du Congo a rencontré madame Lucille dans un camp de déplacé à Sake dans le territoire de Masisi. Elle avait fuis comme d’autres habitants de la ville de Goma l’éruption volcanique le 22 mai 2023.